
Paris, Porte de Versailles. Du 31 octobre au 4 novembre 2012, le Salon du Chocolat a offert pour sa 10e édition une féerie et de la gourmandise à l’état pur. Véritable étendard de la réussite française, l’événement revendique aujourd’hui 24 éditions annuelles sur 4 continents. Avec plus de 160 salons réalisés en 18 ans, le salon de la Cité Lumière est devenu le plus grand événement dédié au chocolat dans le monde.
Trop beau. 400 participants, dont plus de 200 chefs et chefs pâtissiers internationaux de renom. Cette année, ce fut un big-bang gustatif, pour aficionados de show(colat), paillettes et strass de surcroît. Sur le podium, les stars comme le top Adriana Karembeu, les chanteuses Natasha Saint Pier et la britannique Tara McDonald, la célèbre journaliste Audrey Pulvar ont joué à fond le jeu du défilé, en tenue 70 % cacao ou moins, pour nous entraîner dans les nouveaux mondes du chocolat! L’incontournable défilé de robes en chocolat couture fut en effet un spectacle magique, à la chorégraphie montée par l’Académie internationale de comédie. Un spectacle musical, visionnaire, en accord parfait avec les designers chocolatiers et les créateurs, qui ont signé des habits de lumière ou d’ombres chocolatés au cœur d’un opéra joué, chanté, parlé.
Toques gradées. Parmi les étoiles de la cuisine et de la pâtisserie présentes: Michel Roth du Ritz, Yann Brys de chez Dalloyau, le jeune et talentueux Alexis Bouillet du Plaza ou encore Lucien Gautier du Georges V… Cette année, les visiteurs ont pu noter pour une démonstration la présence exceptionnelle du chef mexicain José Ramón Castillo. En 2006, José avait fondé la fabrique laboratoire QUE BO!, référence suprême dans le domaine de la chocolaterie mexicaine évolutive. Reconnu comme le “joaillier du chocolat”, il a été nommé en juillet 2011 Protecteur du cacao mexicain par le ministère de l’Agriculture dans son pays…
Interprétations gourmandes. Marquant, le Bar à chocolat chaud de Jean-Paul Hévin,grand nom du chocolat en France et qui, depuis qu’il a imaginé en 2003 (à Tokyo) le premier Chocolate Bar, allant jusqu’à monter une enseigne en 2010 à Paris même, s’amuse avec la barre derrière son Bar… Leonidas a rendu hommage au dieu du chocolat, Philippe Urruca a imaginé le gâteau d’anniversaire du Petit Ourson Guimauve Cémoi et très remarquée fut la Renault Twizy “macaronée” par Pierre Hermé. A quelle vitesse ne vous en déplaise?
Concours Charles Proust. Présidée par Pierre Hermé, cette compétition, l’une des plus appréciées des pâtissiers, tient la barre bien haut. Emblème du savoir-faire d’une profession entière pendant près de 50 ans, les candidats ont illustré cette année les Fables de Jean de La Fontaine avec, pour thème gustatif, le chocolat et les fruits (excepté la framboise!) à travers une seule pièce, support de présentation de gâteaux individuels. L’occasion pour chacun d’exprimer ses qualités artistiques.
Awards du chocolat. Inratables, les Prix du chocolat ont été décernés aux chocolatiers les plus emblématiques de l’année, conjointement par le Club des croqueurs de chocolat et L’Express Styles, en partenariat avec le Salon du Chocolat. Parmi les lauréats 2012 qui sont illustrés par la qualité et la créativité de leurs réalisations, Cuiz’in a repéré Nicolas Cloiseau (La Maison du Chocolat), Hubert Masse (Le Cacaotier) ou encore Jean-Pierre Etienvre (Dupont avec un Thé). Et, dans la section étrangère, le Japonais Es Koyama et le Suisse Villars, maître chocolatier.
Collections de chocolat mode. Les découvertes récentes dans le domaine de la recherche sur le chocolat auront ouvert la voie à une consommation plus sensorielle et émotionnelle. Jamais la créativité des chocolatiers et autres as du sucré n’aura été aussi florissante! Comme dans tous les univers de la création, ils n’ont cessé de renouveler, de varier leur source d’inspiration et cela se voit. Surtout, la mode leur a inspiré des collections printemps-été et automne-hiver avec un vrai travail de recherche sur les associations de saveurs et de textures saisonnières: caramel, praliné, fruits secs pour l’hiver et fruits, fleurs, herbes pour l’été. Des collections savoureuses, à croquer.
Alors, vers quelles nouvelles saveurs les artisans du goût chocolaté et sucré vont-ils nous conduire? Après la version wasabi au Japon, peut-être dégusterons-nous dans les années à venir des chocolats aux algues (déjà à l’étude), à la moutarde, comme le souhaiterait Lauranie Nonotte, fondatrice d’Esprit Chocolat ou encore à l’aloe vera, comme c’est déjà le cas en Allemagne. Rendez-vous l’année prochaine pour en savoir plus.