Chefs Sexy Suite


Chakall
Jamais sans mon turban!

Cuisiner atypique d’Argentine, Chakall est chef cuisinier de plusieurs restaurants. Il a Ă©crit prĂšs d’une dizaine d’ouvrages culinaires et s’impose comme le traiteur chic et branchĂ© que toute la jet-set lisboĂšte s’arrache pour des soirĂ©es mondaines. Normal
 Il Ă©tait mannequin. Mais regardez-le!

Chef mĂ©diatique Ă  l’international, Chakall, coiffĂ© de son insĂ©parable turban, est une vĂ©ritable star culinaire du petit Ă©cran, non seulement au Portugal, mais Ă  travers la planĂšte puisqu’il multiplie les apparitions en France, Allemagne, Chine, et mĂȘme en AmĂ©rique du Sud. Bref, un passionnĂ© pour qui le succĂšs est toujours au rendez-vous. Ancien mannequin et journaliste, Chakall est le cuisinier Ă  la mode qui fait chavirer les papilles – et les cƓurs de ces dames –, en rĂ©inventant la gĂ©ographie des goĂ»ts. Sa cuisine est Ă  son image: cosmopolite, Ă©lĂ©gante et dĂ©contractĂ©e. Des plus simples aux plus sophistiquĂ©es, les influences de cet autodidacte des fourneaux viennent des quatre coins du monde. Dans cette interview, le beau gosse nous livre une cuisine Ă  son image: haute en couleur.

‘‘Jamais sans mon turban’’ est votre slogan, alors que le public est habituĂ© Ă  la traditionnelle toque des chefs
 Pourquoi le turban spĂ©cifiquement?
Je n’aime pas le port de la toque. J’ai commencĂ© par mettre le turban pour le confort. C’est devenu une habitude, puis finalement une signature.

Vous venez d’une famille qui compte 4 gĂ©nĂ©rations de cuisiniers. Vous avez parcouru le monde, de la ThaĂŻlande Ă  l’Afrique, passant par l’AmĂ©rique latine, l’Inde, l’Egypte, la Jordanie, la Syrie… Quand et comment Chakall est devenu chef?
Je reprĂ©sente la 4e gĂ©nĂ©ration d’une famille de cuisiniers. J’ai grandi dans un milieu oĂč la cuisine Ă©tait un sujet de discussion. A l’ñge de 16 ans, j’étais dĂ©jĂ  chef cuisinier du restaurant de ma mĂšre. Ce n’est plus un choix: je parlerai plutĂŽt de “karma”. Journaliste durant plusieurs annĂ©es, je suis arrivĂ© en Europe ne sachant pas Ă©crire en portugais, ce qui Ă©tait embĂȘtant pour quelqu’un de mon mĂ©tier. A ce moment-lĂ , je me suis dit que je savais faire autre chose, et c’Ă©tait la cuisine, bien sĂ»r! Ce qui Ă©tait au dĂ©part surtout un moyen de vivre et seulement Ă  moitiĂ© un plaisir a pris une autre tournure. Ma carriĂšre en tant que Chakall a ainsi commencĂ©.

Quelle est votre dĂ©finition de la bonne cuisine? Et qu’est-ce qui vous inspire?
La bonne cuisine ne se dissocie pas de mon ADN. Je n’y pense pas: je la sens. Les voyages sont ma grande source d’inspiration. J’ai visitĂ© 26 pays et chaque pays a laissĂ© en moi une empreinte. J’ai appris Ă  connaĂźtre des peuples, leur culture, leurs passions et mĂȘme tragĂ©dies…

Pensez-vous que la gastronomie occupe une part importante de nos style de vie, culture et héritage?
Se nourrir est un besoin quotidien. Donc, forcĂ©ment, on en parle. On apprend Ă  le faire depuis notre enfance ; ce qui diffĂšre est la conception de chacun et son rapport Ă  la nourriture, qui se dĂ©veloppe au fur et Ă  mesure. Manger par besoin uniquement ou par plaisir
 L’art de bien se nourrir devient un style de vie.

Vous ĂȘtes chef de plusieurs restaurants, vous jonglez entre les shows live pour la tĂ©lĂ© allemande ou chinoise et une dizaine d’ouvrages de cuisine. De plus, vous ĂȘtes traiteur pour des soirĂ©es mondaines, producteur et prĂ©sentateur d’émissions culinaires TV
 Que reprĂ©sente pour vous la cĂ©lĂ©britĂ©?
Elle m’a aidĂ© Ă  construire ma carriĂšre, mais je n’ai jamais pris la grosse tĂȘte. J’ai gardĂ© les pieds sur terre, profitĂ© du business, jouĂ© mon personnage. Mais, finalement, je suis restĂ© le mĂȘme. Ce qui est facile, car le Chakall que l’on voit Ă  la tĂ©lĂ©vision est le mĂȘme qu’en rĂ©alitĂ©. Le personnage que je joue, c’est moi
 sans vraiment exagĂ©rer le trait. Je suis le mĂȘme dans la vie courante. Et je pense que c’est l’une des raisons de mon succĂšs. J’essaie de rester humble: il y a des gens qui m’aiment pour cela, et d’autres non.

Chakall cuisinant en Chine… Quelles diffĂ©rences entre les techniques de cuisine locales et europĂ©ennes?
Rien Ă  comparer. La Chine, c’est vraiment incroyable! J’étais complĂštement fou aprĂšs ma premiĂšre visite en Chine
 Tout un monde! C’est incroyable de voir comment ils travaillent la cuisine chinoise, qui a 5 000 ans derriĂšre elle. A chaque fois que je suis allĂ© dans une province diffĂ©rente, j’ai dĂ©couvert des choses incroyables. J’avais fait une Ă©mission qui n’a passĂ© qu’en Chine sur les chiens qu’ils mangent lĂ -bas. Je ne la passe ni au Portugal, ni ailleurs, car je comprends que cela puisse choquer les gens.

Croyez-vous que la diffĂ©rence entre cuisines ordinaire et exceptionnelle rĂ©side dans l’innovation, les ingrĂ©dients de base et la qualitĂ© de production?
La diffĂ©rence est dans le choix d’ingrĂ©dients simples, dans l’équilibre de leur utilisation, leur assaisonnement ou cuisson. Le produit brut Ă©tant Ă  la base de l’élaboration d’un plat. J’aime la cuisine naturelle, simple, bien prĂ©sentĂ©e. Pas besoin d’ajouter une espuma d’huĂźtre sur un plat pour le rendre forcĂ©ment intĂ©ressant. Par exemple, un foie gras se suffit Ă  lui-mĂȘme. Pas besoin de superflu par-dessus. Ce qui compte, avant tout, c’est la qualitĂ©.

Que pensez-vous de la cuisine méditerranéenne et particuliÚrement libanaise?
J’aime la cuisine libanaise, trĂšs saine, probablement la plus Ă©quilibrĂ©e. Elle accorde une grande importance aux fruits et lĂ©gumes frais, aux herbes, aux grains et poissons. En outre, elle a l’avantage d’ĂȘtre simple. C’est aussi une cuisine savoureuse, oĂč les condiments et l’huile d’olive jouent un grand rĂŽle et font oublier sans mal le beurre, les riches sauces, qui n’ont guĂšre leur place dans une alimentation saine.

Vous ĂȘtes talentueux, vous rĂ©digez vous-mĂȘme vos livres en plusieurs langues, une habitude que vous devez Ă  votre profession de journaliste. Avez-vous l’intention d’écrire en arabe?
J’apprĂ©cie la culture arabe. Certains pays, comme le Soudan, ont sur moi une grande influence, Ă  titre personnel. De plus, j’aime phonĂ©tiquement la langue arabe. Je suis toujours perdu lorsque je me trouve dans un pays sans pouvoir parler la langue nationale.

Chakall traiteur, animateur, chef cuisinier
 Mais quand trouvez-vous le temps d’écrire des livres?!
Chakall actuellement en avion, entre deux voyages! J’aime rĂ©diger des livres de cuisine, mais pas forcĂ©ment le rythme imposĂ© par les maisons d’Ă©dition. Comme je participe rĂ©ellement Ă  la conception de l’ouvrage, que je fais les recettes, j’ai des idĂ©es, mais pas le temps
 C’est pour cette raison d’ailleurs que je repousse un peu le prochain livre. J’écris comme l’on fait un puzzle!!

Vos plat et ingrédient favoris?
Question plat, humm
 kebbĂ© nia ou ceviche (poisson, crevettes, calmars et beaucoup, beaucoup, d’oignons). Question ingrĂ©dient, je dirai le citron.

Le plus beau compliment qu’on vous ait fait, honnĂȘtement?
A moi? Chic et branché. Ma cuisine? Parfaitement équilibrée.

Votre philosophie dans la vie?
Rester le mĂȘme quoiqu’il arrive et quelles que soient les circonstances. Surtout, ne pas prĂ©tendre ou se mettre dans la peau d’un autre.